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De retour à Lourdes : rien n’a changé

Banderole déployée devant la maison Saint Ignace de la Fraternité Saint Pie X à Lourdes : "L'abbé Griche a violé des enfants au Gabon. Il vit ici. Exigeons qu'il soit jugé."

Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, la maison Saint Ignace à Lourdes revêt une importance particulière. C’est ici que notre première action a eu lieu à l’été 2022, par la remise d’un courrier à l’abbé Patrick Groche. Ce dernier est auteur de viols sur mineurs au Gabon et en France, faits qu’il a reconnus. Il n’a jamais été inquiété par la justice.

Deux ans plus tard, plusieurs sources nous confirment que l’abbé Groche continue de vivre des jours tranquilles à Lourdes, bien loin des dizaines de vies qu’il a brisées. C’est pourquoi nous avons choisi d’y mener une nouvelle action avec le soutien de Mouv’Enfants, un mouvement de lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants et adolescents. Une action coup de poing pour dénoncer l’impunité dont bénéficient les pédocriminels.

Pour rappel, la maison Saint-Ignace est l’un des lieux où la Fraternité Saint Pie X cache ses prédateurs et autres prêtres problématiques. Nous estimons leur nombre à 70, soit 10% des effectifs de la FSSPX dans le monde. Ces lieux peuvent se situer en France, comme la maison contemplative de Montgardin où a été interpellé l’abbé Arnaud Rostand, condamné cette semaine à un an de prison ferme pour agressions sexuelles sur 7 mineurs. Il en existe ailleurs. Saviez-vous que Groche et Rostand étaient tous les deux réfugiés en même temps à la maison Saint Joseph, située près de Montréal au Canada ?

Patrick Groche (8e à gauche, caché derrière le porte-cierge) et Arnaud Rostand (2e sur la droite), 2019.

Notre action a été reprise par plusieurs médias du Sud-Ouest de la France. L’occasion de rappeler que la Fraternité Saint Pie X couvre les prédateurs en son sein. Miracle de Lourdes, le responsable des lieux, l’abbé Jacques Laguérie, sort au moment où notre prise de parole débute. Interpellé, il prend la fuite. Avant de regagner les lieux par une autre entrée et de nous filmer caché derrière une fenêtre (images sur le compte Instagram de Mouv’Enfants). Cœur de pierre ? Homme dépassé par les événements ? Non. Rouage d’un système qui met en place une omerta terrible. Les dossiers se multiplient. Des liens les relient. A sa fenêtre, nous l’interrogeons sur l’école dont il était directeur. Pas un mot. Cinq jours plus tard, interpellation d’un prêtre qui y officiait sous sa direction, pour viols. Nous le savions. Ils le nient. Brebis égarées ou bergers malveillants ?

Les autorités de la Fraternité Saint Pie X ne changeront pas. Cependant, nous pouvons faire évoluer les mentalités. Dénoncer, sensibiliser, alerter, protéger. Croire les victimes. Les accompagner. Reconstruire. Nous adressons tous nos remerciements à Mouv’Enfants ainsi qu’à ceux qui nous font confiance depuis deux ans. Le combat continue et n’est pas prêt de s’arrêter. De nouvelles actions sont en préparation.

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